Le marché du livre réglementé

27 mars 2010

En lisant un article de Pierre Assouline du Monde d’hier, j’ai appris qu’il y avait en France une loi concernant le prix du livre.

En 1997, le Ministère de la Culture et des Communications du Québec avait commandé un rapport à propos de cette loi. Voici comment elle y est décrite:

La loi sur le prix unique du livre a un triple objectif. Ce prix fixé et imposé doit permettre:

  • l’égalité des citoyens devant le livre qui sera vendu au même prix sur tout le territoire national;

  • le maintien d’un réseau décentralisé très dense de librairies notamment dans les zones défavorisées et les villes plus petites;

  • le soutien du pluralisme dans la création et l’édition, en particulier pour les ouvrages difficiles.

Le prix unique signifie que le même livre sera vendu au même prix par tous les détaillants (librairies traditionnelles et nouvelles librairies), quelle que soit la période de l’année et quelle que soit la région en France.

La loi empêche, par exemple, des grandes surfaces de solder leurs livres pour tuer la compétition provenant des plus petits libraires. Pourtant, la délégation mandatée pour écrire le rapport n’est pas très enthousiaste face à la loi française.

Pierre Assouline, lui, ne semble pas douter qu’elle a amélioré la condition des libraires indépendants:

Les libraires, justement, parlons-en. Ils devraient tous les jours allumer un cierge avec intention de prière à Jack Lang, pour la loi sur le prix unique du livre. Grâce à cette disposition, les petits peuvent encore lutter contre les grands, les indépendants contre les chaînes, et le lecteur s’y retrouver. Si vous avez un doute, promenez-vous dans ce qui reste des librairies en Angleterre où l’on pratique la liberté des prix, ou allez observer dans la belle librairie de Divonne-les-Bais, la seule de la ville, comment les lecteurs de la Suisse romande, en général, et du canton de Vaud, en particulier, n’hésitent pas à prendre leur voiture pour faire provision de littérature.

Les auteurs du rapport auraient-ils la même opinion aujourd’hui ?